Texte de Yang Chen Fu                                                        

 

 

3e générations de la famille Yang


Bien qu'il y ait plusieurs styles différents d'arts martiaux chinois, ils sont similaires en ce sens que plusieurs générations successives ont investi leur vie entière à oeuvrer avec toutes leurs capacités afin d'expliquer les principes et théories contenus dans ces techniques, sans pour autant que ces efforts soient totalement couronnés de succès. Néanmoins, si un adepte investi ses efforts dans une journée de pratique, il en récoltera les accomplissements d'une journée de travail. Sur plusieurs jours et mois, ses accomplissements s'accumulent  jusqu'à ce que tout « tombe » en place naturellement.

Le Tai Chi Chuan est l'art de laisser la dureté coexister à même la douceur, et de cacher une aiguille à même le coton; du point de vue des techniques, de la physiologie et de la physique, il y a considérablement de philosophie contenu à même le Tai Chi Chuan. Ceci étant dit, ceux qui désireraient en faire la recherche devront suivre un processus de développement précis sur une période considérable de temps. Bien que l'on puisse avoir l'instruction d'un grand professeur et la critique d'amis sincères, l'élément qui a le plus d'importance et que nul ne peut se passer est la pratique personnelle quotidienne. Sans elle, on peut discuter et analyser toute la journée, penser et réfléchir pendant des années, mais lorsque vient le moment d'affronter un adversaire vous êtes comme un trou avec rien à l'intérieur – vous êtes toujours des plus inexpérimentés, ne possédant pas les aptitudes (kung fu) forgées par la pratique quotidienne. C'est ce que les anciens expriment par : « réfléchir sans cesse est inutile, mieux vaut pratiquer ». Si matin et soir il n'y a pas d'écart, chaud ou froid jamais d'exception, afin que du moment que vous y pensez vous procédez à votre pratique, alors jeune ou âgé, homme ou femme, vous serez récompensé avec le succès que vous méritez.

En Tai Chi Chuan, on débute par l'apprentissage de la forme. C'est à dire que, selon le nom de chacune des postures du manuel, elles nous sont enseignées par un instructeur, une à la fois. L'élève fait de son mieux pour calmer son esprit, et de son attention silencieuse, réfléchissant, essayant, il effectue les mouvements : c'est ce qui s'appelle « pratiquer la forme ». À ce stage-ci l'élève se concentre sur « l'interne », « l'externe », « le haut » et le « bas ». « L'interne » signifie « utiliser l'intention au lieu de la force ». Le « bas » signifie « le Qi est descendu au champ de cinabre (le Dan Tian) ». Le « haut » signifie « Vide, éveillée, poussant vers le haut et énergique » (xu  ling  ding  jing – réfère à ce qui est requis pour la tête). « L'externe » signifie : le corps tout entier est léger et agile, toutes les articulations sont connectées en un tout, le mouvement chemine du pied à la jambe à la taille, calez les épaules et gardez les coudes fléchis (bas). Ceux qui débutent dans leur apprentissage devraient prendre ces différentes instructions et les assimiler, les intérioriser, réfléchissant et pratiquant matin et soir. Posture par posture, vous devez toujours les avoir à l'esprit. Lorsque vous pratiquez une posture, insistez sur son exactitude et une fois que vous l'aurez pratiqué à ce point, passez à la prochaine posture. Procédez graduellement de cette façon jusqu'à ce que vous ayez complété toutes les postures. De cette façon, il n'y aura rien à corriger et, à travers le temps, vous n'aurez pas tendance à déroger des principes essentiels.
 

En pratiquant et alors que vous êtes en mouvement, les os et les articulations de tout le corps doivent tous être détendus et en une extension naturelle. La bouche et l'abdomen ne doivent pas bloquer la respiration. Les quatre membres (le haut, le bas, à droite et à gauche), la taille et les jambes ne doivent pas user d'une grande force.  Quelque chose comme ces deux dernières phrase sont toujours dites par des personnes qui apprennent les arts internes mais dès qu'ils commencent à bouger, dès qu'ils tournent le corps ou donnent des coups de pieds ou pivotent la taille, leur respiration devient laborieuse et leur corps vacille; ces défauts sont causés par l'arrêt de la respiration et l'utilisation de la force.
 

Dans notre apprentissage du Tai Chi, nous devons d'abord apprendre la forme à mains nues (un exercice individuel). Par la suite viennent la poussée des mains à une main à pas  fixe, la poussée des mains avec déplacements, le "da lu ", et le San Shou dispersions des mains ou "combat libre", et aussi, les formes avec arme tels que l'épée, le sabre, la lance.la perche.


Source: la voie du tai chi
Pour ce qui est des meilleurs moments pour pratiquer, vous devriez pratiquer la forme deux fois peu après le réveil. Si vous n'avez pas le temps le matin, alors deux fois avant le coucher. Vous devriez pratiquer de sept à huit fois par jour, mais au moins une fois le matin et une fois le soir. Si vous avez bu ou mangé avec excès, évitez de pratiquer.

Concernant les endroits pour la pratique, une cour arrière ou une grande pièce avec une bonne circulation d'air et bien éclairée conviennent. Mais évitez les endroits directement exposés à de grands vents ou des endroits sombres et humides ou qui n'ont pas une bonne qualité d'air. Du moment que le corps commence à s'exercer, la respiration devient naturellement plus profonde de sorte que les grands vents ou l'air de mauvaise qualité, du fait qu'ils pourraient descendre dans le ventre et endommager les poumons, pourraient aisément causer la maladie. Pour les vêtements, des vêtements chinois amples ou des vêtements courts avec des souliers de toile conviendront très bien. Lorsque vous pratiquez, s'il vous arrive de transpirer beaucoup, n'enlevez pas tous vos vêtements ou ne vous rincez pas avec de l'eau froide, cela pourrait vous rendre malade.